CHOISIR SON PIANO
Première question : Quelle sera son utilisation et à quelles fins se destine-t-il ?
Le piano du débutant (e) : l'idéal serait que chaque élève de conservatoire ou d'école de musique possède le plus beau des pianos ! Hélas, ce n'est guère envisageable. Donne-t-on une Ferrari à un jeune permis ? Aussi faut il déterminer des paramètres dans lesquels on souhaite se tenir ; à savoir :
- Le budget
- L'aspect
- L'encombrement
- L'utilisation
Le budget, probablement le plus difficile à établir, j'ai vu et je vois encore des gens faire de superbes affaires dans des dépôts vente ou autres troc… Acheter un Pleyel 130 pour 800 euros, il en aurait coûté 8000 en magasin ! Je parle là d'un piano en parfait état, hélas ces cas sont assez rares ! Le plus souvent on trouvera des pianos hors d'état et non accordables au diapason 440 hertz. Il ne faut pas négliger la vente de particuliers à particuliers, on y fait souvent de bonnes affaires à des prix très raisonnables. Il sera cependant nécessaire de prévoir une révision de l'instrument (accords et réglages).
Le piano neuf
Question de budget, toutefois il est indispensable de connaître quelques « bases » avant d'investir. Les magasins proposent en général plusieurs gammes d'instruments.
Il y a donc le fameux piano du débutant ; dans la majorité des cas (voire dans tous les cas) ce sera un instrument d'origine Chinoise ne possédant aucune qualité sonore et dont le toucher risque d'être aléatoire (enfoncement irrégulier, réglages de base négligés, aucune harmonisation etc.….) Bien qu'ayant été améliorés depuis quelques années, ces instruments ne vieilliront pas correctement. Les prix du neuf varient entre 1500 et 2500 euros, parfois plus chez les revendeurs gourmands. Ils bénéficient en général d'une garantie de 10 ans pièces et main d'œuvre. Dans quasiment tous les cas ces pianos porteront des noms à consonance Germanique, ceci afin de rassurer le client.
Le piano de travail
Pour un étudiant ayant déjà une certaine pratique de l'instrument ; il sera nécessaire de prévoir un budget plus important car le pianiste aura des exigences différentes en termes de sonorité, nuances, toucher, bref il devra posséder des qualités dignes d'un bon instrument. Les Coréens répondent assez bien à cette demande, leur production est de bonne qualité et endurante. Les pianos Japonais sont quant à eux irréprochables et correspondent parfaitement à l'attente de ce type de musicien.
Les pianos d'exécution
Destinés à des pianistes confirmés, il sera généralement de fabrication Allemande, gage de sérieux et de maîtrise de la facture instrumentale. Le marché ayant tellement évolué qu'il ne reste que très peu de fabricants de piano aussi faut-il savoir que la fameuse mécanique Renner est montée sur tous les instruments d'outre Rhin, c'est un atout mais cela ne fait pas forcément un beau piano ! Pour ce type d'achat, il faut impérativement avoir « le coup de cœur », les prix étant généralement élevés (de 15 000 à 100 000 euros et plus), l'investissement est considérable.
Piano neuf ou d'occasion ?
Pour l'achat d'un piano d'occasion, il faut se poser les bonnes questions :
- En premier, de quelle époque est-il ?
- Son état général
- À quelle hauteur est l'accord (ou ce qu'il en reste)
- Quels sont les travaux à prévoir
Tous les pianos portent une marque (généralement située sur le cylindre de clavier) et un Numéro de série ou de fabrication (il faut le plus souvent ouvrir le panneau de façade supérieur) le N° de série sera soit sur les joues droite ou gauche, en façade, sur le cadre ou encore à l'arrière sur le barrage, il est généralement facile à localiser. Il existe un atlas sur lequel figure quasiment toutes les marques ayant été fabriquées depuis deux siècles. Les dates de fabrication y sont répertoriées par numéro de série, ce qui permet de dater très précisément l'instrument.
Les médailles d'honneur et autres décorations que vous trouverez souvent sur les pianos anciens ne veulent strictement rien dire, tous les instruments anciens en possèdent, en particulier entre 1850 et 1910.
L'état du meuble ne révèle quant à lui rien de très intéressant, sinon qu'il a été ciré ou pas… Pour l'heure, vous êtes acquéreur d'un instrument de musique, pas d'une antiquité ! Aussi, prenez le temps de déposer les parties très simples à démonter, soit : le panneau du haut (2 taquets en assurent généralement la fermeture, ils se trouvent en haut du panneau à droite et à gauche) ensuite, déposer le cylindre de clavier (très simple également, il suffit de le soulever).
Vous découvrirez alors la mécanique dans son ensemble, et là, vous pourrez voir l'état réel de l'instrument ! Si tout vous semble correct, essayez de jouer toutes les notes de bas en haut puis de haut en bas, recherchez les notes muettes, les notes qui « traînent », celles qui ne reviennent pas, bref, tout ce qui vous paraît anormal. N'hésitez pas à jouer fort, même très fort, c'est le seul moyen de détecter les faiblesses ! Si tout vous paraît bon, demandez-vous à quelle hauteur est l'accord, est-il très bas ? Si oui, l'instrument n'a pas été entretenu et il vous faudra prévoir plusieurs accords pour le remettre au diapason.